L’homme existe-t-il?
19 Δεκεμβρίου 2024Dans une tentative pour s’exprimer du point de vue d’un réfugié chrétien, nous pourrions écrire cela .
« Chers habitants de notre planète,
Pardonnez-nous car nous sommes un fardeau pour vos pays! Certains d’entres vous nous accueillent, d’autres non. Nous vous inondons de notre présence. Peut-être que notre présence était, et est, une voix sourde comme le gémissement de Rachel lorsque Hérode a tué ses enfants et que rien de pouvait réconforter.
Nous quittons nos pays pour sauver nos enfants, notre foi et nos âmes et ce qui reste des morceaux de nous-mêmes. Nous partons après un complet désastre dans nos quartiers, dans nos villes et dans nos maisons, puisque nos rêves sont devenus cendres et fumées.
Chers habitants de la même planète, nous, les réfugiés de la terre, nous souhaitons aujourd’hui vous souhaiter un « Noël paisible
Croyez-nous, nous ne voulions pas quitter nos maisons. Qui souhaite être déraciné ?
Si nous venons à vos portes, ne nous comptez pas comme des numéros et ne nous regarder pas comme des chiffres !
Chers habitants de la Terre, nous croyons au Soleil de Justice. Nous croyons au Dieu d’amour et de l’humble crèche. En lui nous croyons et en lui nous nous réfugions. Vous nous avez mal compris! Nous ne croyons pas qu’il existe une sécurité absolue dans quelque lieu où l’homme habite. Dans quel pays existe-t-il une sécurité totale? Quel pays n’est pas inondé de sang ou affligé par les intempéries, par la pauvreté ou la violence? Quel pays est le Paradis? Aucun!
Parce que le paradis se trouve à l’intérieur de l’homme!
Comme l’a dit le Christ, le Royaume de Dieu est en nous.
Seule la crèche du Divin Enfant est notre foyer sûr. J’espère que vous aussi vous le comprenez. J’espère que chaque nouvel Hérode de notre planète le comprendra.
Nous sommes tous des réfugiés. A partir du moment où notre voix a résonné quand nous sommes sortis du ventre de notre mère, nous sommes des réfugiés. Dès l’instant où nous avons quittés notre première patrie qui était le ventre de notre mère, nous sommes des étrangers.
À partir du moment où Adam est sorti du Paradis, il est un réfugié, tout Adam est un réfugié. Nous sommes tous des réfugiés.
En 2024 après Jesus-Christ, notre humanité se trouve dans une fuite continue. Combien de guerres, combien de sang et combien de souffrances? Quelque deux milles vingt quatre ans de l’Ancien testament à nos jours…
A partir du moment où l’homme pense qu’il est propriétaire d’une terre qui était en réalité un cadeau de Dieu, il a perdu sa boussole et oublié pourquoi il était sur cette Terre, il a oublié ce qui est l’essence et il a perdu son humanité. Il a apparemment aussi oublié que sa propriété a une date de péremption!
Et ne nous parlons pas seulement des grandes puissances qui dominent notre pays et le monde. Cela vaut pour nous tous. Quand l’un d’entre nous est propriétaire d’une relation, dune âme, d’un ministère ou d’une famille.
Quand le don de Dieu devient notre droit et notre propriété, alors ne nous attendons pas à la paix sur cette Terre.
D’où la question qui naît dans le coeur du réfugié : « l’homme existe-t-il? »
Les esprits montrent qu’il existe un Dieu. La question brûlante est donc : l’homme existe-t-il ?
« Lui ce n’est pas un homme, c’est un monstre ! C’est une bête ! C’est ceci où cela…!» : n’est-ce pas la manière dont on décrit certains? C’est pour cela que Dieu s’est fait homme, pour nous montrer qui est l’homme de Dieu, quelle est cette image qu’Il a créé et que nous, nous avons tant changé.
Encore combien de réfugiés très Sainte Mère de Dieu?! Quelle est la patrie que nous pouvons considérer comme notre patrie après celle que nous avons perdue ?!
Le réfugié arrive dans un port, sur une plage, épuisé. Et il ne peut même pas regarder en arrière la patrie dont il est parti parce qu’elle est en feu. Il ne peut pas non plus regarder ce pays étranger qu’il rejoint.
A ce moment précis, ce réfugié aura besoin d’un câlin, il voudra pleurer avec de gros sanglots dans une étreinte où il se sentira en sécurité. Sentir qu’il existe encore en tant qu’homme.
Il veut confirmer qu’il n’est pas un numéro, ni un dossier ou une affaire ! Tout cela du fait d’un propriétaire qui a décidé de bombarder son pays, et jusqu’à ce qu’il atteigne sa cible il détruira tout et tout le monde, jusqu’au moment où il pourra lever les mains en signe de victoire. Une prétendue victoire ! Tout cela n’est que comédie et tragédie, un énorme échec humain et un manque d’intelligence humaine.
Par l’intermédiaire des réfugiés, l’humanité revit le drame des saints nouveaux nés. Les réfugiés paient pour l’envie d’Herode et de tous les Hérodes. Les réfugiés sont éprouvés depuis des années par les déportations, les enlèvements, le sang, des complets désastres, des souffrances quotidiennes qui prennent différentes formes, tout cela parce que l’envie et la folie de puissance remplies l’être d’Hérode.
La fuite de la Mère de Dieu au désert, nous, à la skite de
Sainte Marie Madeleine à Liti Lagadas, nous l’appelons « La Mère de Dieu réfugiée ». Nous voulions nous réfugier auprès de la Toute Sainte – où d’autres?! – accompagner les réfugiés du Moyen Orient dans leur voyage. Ceux qui fuient les vagues de la guerre et tombent dans les vagues de la mer. Comme si la mer était devenu le seul pays sans papiers, sans permis de séjour, sans tombes, sans identité. Les profondeurs de la Méditerranée deviennent le pays noyé qui accueille sans condition les corps des réfugiés.
Nous voulons envoyer, de la skite, une invitation à nous concentrer sur notre réelle patrie, sur la crèche, le lieu où est né le Christ, dans la crèche de nos coeurs. Là, déposons la violence que vit la société, du sang de tous les crimes, tout ce qui se passe.
Dans les ténèbres de notre époque actuelle et dans les ténèbres que vit chaque âme, la grande fête de la Nativité arrive de nouveau pour nous rappeler que la seule et vraie lumière est celle qui a guidé, avec foi et connaissance, les mages à Bethlehem.
Dans le cauchemar de la guerre, dans le froid de la solitude, dans la peur de la mort, dans la déchéance de la maladie, sous la menace d’un tremblement de terre, d’un incendie ou d’une inondation, l’étoile revient encore pour nous rappeler d’accorder du temps à nous-mêmes, à nos relations et à notre Christ, pour sanctifier le temps dans lequel nous vivons. Utilisons le temps qu’il nous reste pour le dépenser dans les vertus, avec amour et pardon, pour qu’il devienne un temps Saint, des jours saints. Les jours violents sont terminés!
Cette étoile va nous donner du courage et du sens, avec un véritable espoir de ne pas nous effondrer.
Au milieu de tout cela, comment allons nous célébrer cette année? Et nous qui vivons « dans des pays censés être en paix », comment devrions-nous célébrer Noël en 2024?
Dans l’icône de la Nativité nous voyons la Vierge au centre et l’enfant Divin à l’epicentre! Noël signifie une vie centrée sur le Christ. Nous pouvons remarquer que derrière Lui se trouve les ténèbres du monde. Depuis toujours, les mêmes ténèbres. Les ténèbres du meurtre et du pouvoir. Qu’est ce qui a changé ? La manière de tuer et les expressions du pouvoir ont changé.
Quels cadeaux pouvons nous offrir au Christ?
Devenons nous-mêmes l’encens ! Notre vie doit sentir la fleur du désert, du nard, de la myrrhe, du gardénia ou encore de la fleur de lys! Combien encore de sang devons nous sentir?! Combien de violence?! Et combien de ténèbres?! Faisons notre propre encens! Tout ce qui manque dans le monde, essayons nous de le vivre et de nous rattraper!
Chaque famille est une petite église et chaque maison est une petite société. Nous-mêmes, nous construisons l’église et la société. Que nos maisons soient remplies du parfum de paix avec le beurre des douceurs. C’est de cette manière que nous encenserons la société de la paix du Christ qui trouvera sa source en nous-mêmes.
Offrons l’encens de paix dans la crèche.
Qui sera notre or?! Offrons un mode spirituel, doré, de communication et une réelle compréhension. Un état d’esprit qui montrera qu’à l’épicentre de nos vies se trouve le Nouveau-né, ce dernier qui est le roi de nos coeurs.
Le Nouveau-né n’est pas indifférent dans les bras de la Vierge Marie. Il ne dort pas indifférent à ce qui arrivent aux autres bébés qui sont tués à cause de lui, puisque que c’est ce que Hérode a ordonné. Il confie secrètement à ces saints enfants que ce n’est qu’une question de temps : « Aujourd’hui vous, moi dans environ 30 ans. Alors je serais crucifié, je mourrai d’une mort douloureuse pour vous sauver tous! »
Jamais le Christ n’a été, ou est, indifférent. Il s’est revêtu de notre nature. Quoi d’autre pourrions nous désirer? Quelle nature vivons nous et quelle nature exprimons nous?
Notre précieuse myrrhe renferme la mort et la douleur. La douleur est l’étape qui précède la guérison. Cela implique la sagesse de la naissance, parce que chaque naissance a sa douleur, comme une mort avant la résurrection.
Ici se trouve la douleur de la connaissance de soi, la mort de l’ego qui est une mort très difficile. Laissons notre EGO mourir pour faire place à la lumière, la lumière de l’autre et la lumière du Christ, la lumière de Bethlehem.
Paix, état d’esprit et connaissance de soi. Avec ces cadeaux adorons la crèche cette année. Ces dons, avant de les demander à l’autre et à la société, que nous les demandions à nous-mêmes. Quand l’homme se corrige, le monde est corrigé.
Depuis la skite de Sainte Marie Madeleine, nous vous invitons tous à allumer une bougie et quand nous accrocherons l’étoile sur notre sapin décoré, prions que toutes les âmes soit éclairées, que nous puissions tous voir cette étoile et la suivre afin que tous les chrétiens ensemble, avec l’encens de paix, encensent le Moyen Orient, nos églises et nos coeurs.
Nous prions pour qu’un esprit éclairé et paisible naisse et que nous ayons tous la paix du Christ.
Que Noël soit béni et paisible! d’un coeur d’une réfugiée.